Littérature Afro ☀
Léonora Miano
Chantre de l'Afropéanité
Née le 12 mars 1973 à Douala, Léonora Miano quitte son Cameroun natal en 1991 pour la France, afin d’y étudier la littérature américaine. Après des années d’études studieuses et passionnées, la jeune femme publie son premier roman “L’intérieur de la nuit” (2005), qui s’inspire en partie de son parcours personnel, mêlant éléments biographiques et fictions. L’œuvre suit, en effet, les pérégrinations d’Ayané, fille d’un pays imaginaire d’Afrique noire, de retour dans un village natal au chevet de sa mère. Un récit fort et éprouvant, racontant la culture africaine, qui marquera de nombreux lecteurs en Afrique comme en France.
Pour preuve, “L’intérieur de la nuit” recevra six prestigieux prix et sera couronné meilleur premier roman français l’année de sa parution. Plus qu’un succès : un plébiscite. Le deuxième roman de l’autrice, “Contours du jour qui vient” connaît le même accueil. En 2006, il reçoit le Goncourt des lycéens en novembre 2006. C’est dire le talent de Léonora Miano.
La singularité de cette écrivaine qui arbore fièrement ses drealocks ? Incontestablement son identité ! Elle fait en effet partie de ces auteurs riches d’une culture africaine et européenne qui transparaît clairement dans ses écrits. L’heure étant à la mondialisation, Léonora Miano se targue d’une plume mixte, biraciale, et multiculturelle, ou la colonisation et ses maux sont souvent traités. Pour s’en rendre compte, il suffit de lire la suite de sa bibliographie. “La Saison de l’ombre”, paru en 2013, Miano aborde la traite négrière, à travers le regard de trois mères dont les aînés ont été vendus comme esclaves à des étrangers.
En 2020, l’écrivaine franco-camerounaise surprend davantage avec “Afropea: Utopie post-occidentale et post-raciste” un essai politique, où elle invente un territoire affranchi du regard occidental, clairement adressé aux personnes d’ascendance subsaharienne, nées ou élevées en Europe, et qui, contrairement à leurs aînés, “ne connaissent que la vie en situation de minorité, l’existence dans un espace rétif à se reconnaître en eux”. Nul doute que les années à venir, cet essai deviendra le manifeste de tous les afropéens !