Littérature Afro ☀ 

Pasteur Rhema Ngoy

Le Père naturel et spirituel

Le Pasteur Rhema Divin Ngoy Mwamba se définit avant tout comme un Serviteur de Dieu puis comme un Mari et un père aimant

Visionnaire et pasteur principal de l’église Divine Grace Gathering Int’l à Whitby en Ontario (Site internet de l’église: Divine Grace Gathering), Pasteur Rhema a commencé à prêcher l’Évangile à l’âge de 5 ans. Puis, peu avant ses 9 ans, il a pris la ferme décision de donner lui-même sa vie à Christ encouragé par ses parents. Bien des années se sont écoulées depuis lors et ce serviteur de Dieu est devenu un père spirituel pour plusieurs, les guidant dans la marche avec Dieu et dans la foi. 

Dans le cadre de la fête des pères, nous nous sommes entretenus à coeur ouvert avec ce papa qui vient d’accueillir son fils Nathan pour la première fois au Canada après quelque temps de séparation.

  • Être père de nos jours, défi ou bonheur ? 

Avant toute chose, j’aimerais définir la notion de père selon moi. 

Quand on parle de père en hébreux, Abb ou Abba, on se réfère à quelqu’un qui est une source pour nous. De manière imagée, on parle d’ une racine de laquelle sort un arbre, une origine.

Le père désigne également un géniteur tel le père biologique d’un enfant.

Enfin, un père est également la personne qui joue le rôle paternel, un modèle de parent du point de vue éducatif, relationnel, qui aide l’enfant à croître dans sa vie ou dans son appel.

Selon moi, être un père géniteur est un bonheur car comme le dit la Bible, lorsqu’on a un enfant, il s’agit d’un être à notre image ou qui a notre ADN, ce qui en soi est un bonheur.

Cependant, du point de vue de la société actuelle en général, plusieurs pères jouent plutôt le rôle de donneur de semence et non d’influenceurs ou de source d’inspiration dans la vie de leurs enfants. La notion de père prise dans ce sens ne constitue pas  réellement une source de bonheur, mais représente plutôt un défi pour toute la société avec divers éléments entrant en compte.

Pour en revenir à moi, être père est une chose très merveilleuse. C’est un immense bonheur que ce soit du point de vue personnel ou spirituel surtout lorsqu’on est une source d’inspiration. 

Note de la rédaction (ndlr): un pasteur est considéré comme père spirituel de plusieurs car il encadre les fidèles de l’église.

  • Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans votre relation avec votre père ou une personne représentant une figure paternelle pour vous? 

La chose qui m’a le plus marqué avec mon père est sans hésitation son amour pour Dieu et son amour pour sa famille. 

Notre père s’est battu bec et ongles pour se rassurer que nous ayons la meilleure éducation, un cadre familial aisé et également pour que nous puissions connaître Dieu très tôt. Malheureusement, il est décédé lorsque j’avais 7 ans ½.

Mon frère aîné a alors joué le rôle de figure paternelle, il contrôlait mes études et ma vie en général. Et ce qui m’a marqué avec lui est qu’il a été ferme avec moi pour avoir une bonne éducation et il a continué ce que mon père avait commencé notamment pour qu’on vive dans les voies de Dieu.

Photos crédit: Gracieuseté du Pasteur Rhéma Ngoy et de l’église Divine Grace Gathering
  • Si vous aviez une chose à léguer à votre fils, qu’est ce que ce serait? Et pourquoi? 

Une seule chose? J’avoue que cette question est un peu complexe mais sans aucun doute, je lui léguerais un héritage spirituel bien avant toute autre chose terrestre : la connaissance et la crainte de Dieu.

La raison est que sans Dieu on n’est rien dans ce monde. On peut tout avoir mais en étant chrétien, on a une éternité à préserver, alors oui pour mon fils : la foi, la crainte de Dieu pour son éternité. 

Ensuite, si je peux  ajouter une autre chose, ce serait de léguer aussi comme héritage physique le sens du travail. Ma priorité ne serait certainement pas de léguer  de l’argent ou des biens matériels (véhicules et maisons) car ces choses ne sont pas d’une grande utilité pour un mauvais gérant par exemple. Ceci rejoint un peu l’adage qui dit que si on donne à quelqu’un un poisson, demain il aura faim mais si on lui apprend à pêcher, il n’aura plus jamais faim.  

Le sens du travail serait donc la chose importante que je lui laisserais mis à part la connaissance de mon Dieu. 

(NDLR: Pasteur Rhema est un témoignage de travail acharné. 

Il est détenteur d’une maîtrise en relations internationales et en économie, 2 Maîtrises en Théologie Biblique et leadership avec Mount Olives Bible Institute & Seminary, et de diplômes en théologie pastorale (avec l’Institut Biblique des Assemblées de Dieu et le Online Bible College, Australie), en Hébreu Biblique avec le Holy Language Institute de Jérusalem et en Missiologie et Évangélisation Transculturelle avec MET/Afrique du Sud. Il est également détenteur de nombreux diplômes et mérites dans plusieurs autres domaines tels que les droits de l’homme, l’environnement et les énergies renouvelables, etc. Il est également doctorant (PhD) à l’Université de théologie de Californie et vient de compléter  son doctorat (ThD) avec Mount Olives. Écrivain, motivateur, prédicateur et chantre, le pasteur Rhema a planté la graine de l’Évangile dans 15 pays sur 4 continents et l’amène encore plus loin par la Grâce de Dieu.)

  • Voudriez-vous partager avec nous un de vos meilleurs souvenirs en tant que père?  

Un de mes meilleurs souvenirs en tant que père.. ou même le meilleur a été celui de voir mon fils naître le 11 avril 2013, un jeudi autour de 11h dans une maternié après un accouchement par césarienne. 

J’avais peur, j’ai failli m’évanouir à 2 reprises à la vue du sang mais à la vue de mon fils, j’étais très content, je ressentais une joie de le voir, de le tenir dans mes bras. 

Quand je l’ai pris dans mes bras à l’hôpital, je lui ai automatiquement donné 2 choses:  une Bible achetée spécialement pour lui et un billet de 10$.

C’était littéralement pour dire : “ Bienvenue dans le monde, tu réussiras mais tu ne réussiras jamais sans Dieu. Deuxièmement, tu es appelé à devenir riche, tu iras plus loin que moi.”

C’était pour déclarer qu’il est appelé à réussir dans le monde physique (richesse avec les valeurs du travail) mais aussi quant à la foi. C’était des cadeaux symboliques pour moi un peu comme les mages dans la Bible ont offert des cadeaux à la naissance de Jésus, pour ma part j’ai offert la Bible et un Billet d’argent. 

Puis au fil des années, évidemment, le voir grandir, même les nuits blanches, les coliques, les premières paroles, les premiers pas… Tout ceci fait partie de mes meilleurs souvenirs en tant que père.

Photos crédit: Gracieuseté du Pasteur Rhéma Ngoy
  • Si vous regardiez en arrière, que feriez-vous différemment? 

Quand je suis venu au Canada, j’ai été séparé momentanément avec mon fils et ce fut des moments très durs, des moments de nuits blanches car je ne voyais pas mon fils grandir devant mes yeux, je ne le voyais que pendant les vacances.

Il avait 4 ans quand je l’ai quitté et je viens de le récupérer alors qu’il a 9 ans.

J’aurais souhaité avoir passé tous ces moments avec lui. Il est vrai que je les vivais par téléphone ou par WhatsApp mais si c’était à refaire, je me serais rassuré de venir avec lui et d’être présent dans tout son  parcours pour ne rien rater des quelques années de sa croissance et de son éducation. 

 

  • Un mot pour les pères africains? 

J’encouragerais les pères à devenir plus conscients de leurs responsabilités en tant que modèles et à être des exemples d’amour, de piété et de fidélité. 

Si plusieurs pères au-delà d’être juste des donneurs de semence, pourraient davantage travailler à être des modèles pour leurs enfants, cela sera bénéfique à toute la société.

 

Puis en ce qui concerne les défis liés à la culture j’encouragerais les parents à s’actualiser à  la société d’accueil mais sans perdre leurs repères et valeurs africaines.

 

  • Si vous aviez un message de père pour les jeunes du CICA ou d’ailleurs, quel serait-il? 

Nous avons une identité, une culture et il est important que cette identité et que cette culture soient préservées, comme le prône  si bien le CICA d’ailleurs. 

J’ai vu certaines familles où les parents sont souvent déboussolés car les normes d’éducation sont moins strictes dans leurs pays d’accueil. Les enfants sont rois et les parents vivent cela comme un échec dans l’éducation.  

J’encourage les jeunes à ne pas rejeter leurs origines car cela fait partie de qui ils sont.

Qu’ils soient canadiens ou pas, il est important qu’ils soient fiers d’être qui ils sont et d’avoir la couleur de peau qu’ils ont. Les jeunes, sachez que vous pouvez réussir et changer le monde tout en préservant la culture et les valeurs d’afro-descendants.

Article rédigé par Sandra Adjou Akiremy  

Remerciements: Nous remercions chaleureusement le Pasteur Rhéma d’avoir accepté notre interview malgré son agenda serré et d’avoir répondu avec générosité à nos questions. 

Pour les contacts de l’Église : 

Siège social: 9465 Baldwin, St N, Whitby ON L0B 1A0. +1 (289) 783 3606, +1 (905) 931 2609. info@divinegracegathering.org

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