Personnalité Afro ⭐

Cheikh Anta Diop

Une fierté du monde scientifique contemporain

Cheikh Anta Diop (Photo: http://www.cheikhantadiop.net/)


“Les contemporains de la naissance de l’égyptologie moderne savaient parfaitement que l’Égypte était une civilisation nègre et négro-africaine, mais ils ont falsifié sciemment l’histoire.” 

Cette déclaration faite en 1983 sur une télévision française (RFO-Réseau France Outre-mer), vient d’un personnage qui, au départ controversé, a fini par faire l’unanimité autour de sa thèse: L’Égypte antique est belle et bien une civilisation noire et africaine

 

Un érudit influent

Cheikh Anta Diop (CAD), puisse que c’est de lui il s’agit, a révolutionné le monde scientifique en démontrant que l’histoire a pendant longtemps été falsifiée pour dénier à l’Afrique son apport dans l’évolution de l’humanité. Il faut remarquer qu’avant lui et pendant longtemps, les égyptiens de l’antiquité étaient représentés par des scientifiques occidentaux, comme des orientaux voire des personnes à la peau blanche pour ne pas dire des Occidentaux. Grâce à sa formation de scientifique (Physique et Chimie nucléaires) d’anthropologue et d’historien, ce jeune universitaire de 31′ ans à mis en déroute des scientifiques.

‘ En 1954, Nations nègres et Culture — De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui paraît aux Éditions Présence Africaine. Ce livre est en fait le texte des thèses principale et secondaire destinées à être soutenues en Sorbonne en vue de l’obtention du doctorat d’État ès Lettres ; mais aucun jury ne put être formé. A propos de cette œuvre maîtresse de Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire écrit : « … Nations nègres et Culture — [livre] le plus audacieux qu’un Nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera à n’en pas douter dans le réveil de l’Afrique » (Discours sur le Colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1955).

Qui est Cheikh Anta Diop?

Cheikh Anta Diop (CAD) est né le 29 décembre 1923 dans ce qu’on appelait autrefois l’Afrique Occidentale Française -AOF-. Plus précisément à Thieytou, dans le département de Bambey, région de Diourbel dans ce qui est appelé aujourd’hui le Sénégal. C’est un scientifique de formation, historien, anthropologue et plus tard homme politique de son pays. Il s’est attaché sa vie durant à montrer l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale. La littérature nous indique que Monsieur Diop, à l’âge de 23 ans, part pour Paris afin d’étudier la physique et la chimie mais se tourne aussi vers l’histoire et les sciences sociales. Durant sa formation, et vis-à-vis de ses interlocuteurs, plus précisément vis-à-vis de ses enseignants, Il adopte un point de vue spécifiquement africain face à la vision de certains auteurs de l’époque selon laquelle les Africains sont des peuples sans passé.

Une thèse de doctorat audacieuse

Le Nègre ignore que ses ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont crée les Arts, la religion (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier…), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc. à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe : Grèce, Rome…) était plongé dans la barbarie.

©Cheikh Anta Diop au laboratoire le Carbone 14 (source https://panafricanistes.com/post/37)

Démontrant que l’histoire a pendant longtemps été falsifiée pour dénier à l’Afrique son apport dans l’évolution de l’humanité.

Cheikh Anta Diop, a consacré toute sa vie d’étudiant-chercheur et plus tard d’enseignant-chercheur, a démontré que l’Afrique est le berceau de l’humanité. Ce qui lui vaut de l’adversité même dans les rangs de ses enseignants. C’est ainsi qu’en 1954, il publia « Nations nègres et Culture – De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui ». La littérature nous rappelle que ce livre publié chez Les éditions Présence Africaine, est en fait le texte des thèses principale et secondaire destinées à être soutenues à la Sorbonne en vue de l’obtention de son titre de doctorat d’état ès Lettres ; mais aucun jury ne put être formé du fait du caractère controversé, révolutionnaire et audacieux de la thèse.

…. non soutenue faute de jury

Le professeur Anta Diop, avec son courage et fort des résultats de ses recherches scientifiques, n’a pas attendu un jury pour faire connaitre les conclusions de ses travaux aux historiens et au monde contemporains. Avec la parution de ce livre, et fort des arguments scientifiques présentés, beaucoup de chercheurs ont rallié la cause de cet érudit influent qui n’a cessé de demander aux générations africaines de se servir, entre autres, de la science comme arme de combat pour l’émancipation du continent noir. 

Dans “Discours sur le Colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1955”, Aimé Césaire fit l’éloge du livre de professeur Cheikh Anta Diop en ces termes: « … Nations nègres et Culture est le livre le plus audacieux qu’un Nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera à n’en pas douter dans le réveil de l’Afrique »

Un panafricain des premières générations

Le combat du professeur Cheikh Anta Diop pour l’Afrique, s’étant à plusieurs domaines dont celui de la politique et de la géostratégie. Dans le bulletin mensuel de l’AERDA (Association des étudiants du Rassemblement Démocratique Africain), « La Voix de l’Afrique noire » de février 1952, dans un article intitulé « Vers une idéologie politique africaine », Dr Cheikh Anta Diop pose pour la première fois en Afrique francophone, sous leurs multiples aspects, culturels, économiques, sociaux, etc., les principes de l’indépendance nationale et de la constitution d’une fédération d’états démocratiques africains, à l’échelle continentale. Rappelons que « Africa Must Unite» du Dr. Kwamé Nkrumah, est parut pour la première fois en 1963. D’ailleurs en 1960, le professeur Anta Diop publie « Les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur état fédéral d’Afrique noire », un livre-programme pour un panafricanisme réel qui marque une fois de plus son engagement à la cause de la renaissance et de l’émancipation africaine.

C’est le lieu de rappeler que le 9 janvier 1960, Cheikh Anta Diop soutient, à la Sorbonne, sa thèse de doctorat d’état en lettres. Elle est publiée aux éditions Présence Africaine sous les titres : L’Afrique noire précoloniale et L’Unité culturelle de l’Afrique noire. Le préhistorien André Leroi-Gourhan était son directeur de thèse, et son jury était présidé par le professeur André Aymard, alors doyen de la faculté des Lettres. La mention honorable lui a été attribuée. 

À la lecture de ce qui précède, c’est logiquement qu’on peut conclure que ceux qui sont allé déclarer à Dakar en juillet 2007, et plus précisément dans le temple du savoir qui porte le nom du célèbre Professeur, que « … l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire » sont soit mal informés, ignorants ou veulent de nouveau sciemment falsifier l’histoire comme nous le rappelait en 1983 cette fierté du monde scientifique contemporain qu’est le professeur Cheikh Anta Diop.

Sovi L. Ahouansou

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