Littérature Afro
Phylomène Zangio
Modèle d’implication dans la défense des droits des femmes noires
Membre du conseil de la magistrature du Nouveau Brunswick, première coprésidente du conseil des femmes de la province, “fière maman qui aime s’investir dans la communauté » selon ses propres mots, Phylomène Zangio est une femme très occupée et très engagée.
C’est principalement dans la ville de Moncton où elle habite depuis près de 30 ans qu’elle a mené de nombreuses actions sur tous les fronts. Maman Phylomène, comme on l’appelle affectueusement a été membre des conseils d’administration de nombreuses organisations telles que le Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, la Coalition des conseils consultatifs provinciaux et territoriaux sur le statut de la femme ou encore le Comité Consultatif Communautaire en santé mentale au Réseau de santé Vitalité.
C’est au sein des ces différents organismes qu’elle a pu mener son combat, celui pour l’égalité des femmes et pour l’inclusion professionnelle et sociale des immigrantes et immigrants au Nouveau-Brunswick.
“La femme est le moteur de la famille, elle est la responsable de santé, de l’éducation des enfants qui changeront la démographie canadienne de demain. Donc une des meilleures façons d’améliorer la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes, explique-t-elle, c’est tout d’abord d’améliorer les conditions de la femme immigrante.”
C’est dans cette optique qu’elle a participé activement à la création du Centre d’accueil et d’accompagnement francophone des immigrants du Sud-Est du Nouveau-Brunswick (CAFI). L’objectif est de permettre aux femmes noires d’avoir plus d’opportunités au sein d’une société canadienne dans laquelle elles doivent faire face à de nombreux obstacles.
“Bien que la plupart des Canadiens et Canadiennes pensent que notre pays est un modèle en matière d’inclusion, la réalité de la femme noire est toute autre. Elle a encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre l’équité”, confie-t-elle. “Le pays est multiculturel de Loi, mais la vie au quotidien c’est une autre affaire pour les femmes noires surtout celles issues de l’immigration récente. Les femmes noires sont obligées de penser et de repenser à des stratégies pour accéder à l’égalité, puisque le colonialisme a, depuis des années instillé, le sentiment d’infériorité et de grande vulnérabilité en elles.”
Malgré ces difficultés qu’elle décrit, Phylomène Zangio a toujours fait front. Elle ne les a jamais utilisées comme excuse pour ne pas avancer dans sa vie de tous les jours…
“Je n’ai jamais eu peur de faire ce qui doit être fait ou dire ce qui doit être dit. Je suis du genre à prendre ma place, Je suis toujours dans l’action, toujours à la recherche de ce qui manque pour mes enfants. C’est important pour moi de faire quelque chose de significatif pour eux.”
… même si parfois cela peut s’avérer difficile à vivre.
“Plusieurs fois, je me trouve être la seule personne noire dans les salles, c’est fatiguant moralement. Il y aussi [à endurer] les micro-agressions provenant des personnes qui se disent féministes ou des amis proches.”
Quoi qu’il en soit, Maman Phylomène est un modèle de réussite à suivre et sa parole est d’or. Voici en guise de conclusion, les conseils qu’elle donnerait aux jeunes filles de la communauté qui souhaiteraient suivre sa voie.
“Tout est possible à condition d’être déterminée et de travailler fort. Rien n’est facile. Avoir un rêve, ne pas avoir peur de demander de l’aide et des conseils. Aller à la rencontre de l’autre, avoir des alliées, ne jamais avoir peur de faire ce qui doit être fait même si vous êtes la première personne à le faire. Que la peur quitte nos esprits.”
En savoir plus sur Maman Phylomène : Phylomène Zangio (phylomene.ca)
Par Deyelle Koïta, suite à l’interview de Maman Phylomène
Une vrai maman avec un grand cœur. Bravo Phylomène!
Merci Suzanne.